Si tuvieras 5 vidas - Si t’avais 5 vies - If you had 5 lives

-Texte en français, par la suite-

-English text, at the end-

Si tuvieras 5 vidas, ¿que harías en cada una de ellas?

Esta es una pregunta que se hace en sesiones de psicología cuando el paciente está transitando por momentos de incertidumbre, de duda, de cuestionamiento. Nos permite ver si hay otras posibilidades de vida. Nos invita a reflexionar sobre lo que queremos, nuestros deseos, dónde poner nuestra energía, lo que hay que mejorar o guardar en la vida actual.

Al preguntarles esto a mis pacientes, como también a personas de mi entorno, me dieron varias respuestas súper interesantes y todas válidas. Si tuvieran la oportunidad de vivir 5 vidas, se dedicarían a: viajar, a la música, a emprender, a andar de fiesta. Probarían otros estilos de vida, romperían paradigmas y roles sociales impuestos. Vivirían plenamente, gozando y amando con más intensidad. Reirían más, serían mejores personas, con mejor salud. Aprenderían cosas nuevas y se permitirían aprender de sus errores.

Este tipo de pregunta no es solo una fantasía. En realidad, tiene una función psicológica muy potente. Al imaginar otras vidas posibles, estamos utilizando un recurso creativo que, como dice Donald Winnicott, nos conecta con el “espacio transicional” entre la realidad interna y externa: un lugar donde el juego, la imaginación y la autenticidad pueden abrir nuevas formas de existir. Es en ese espacio donde podemos comenzar a reinventar lo que creemos fijo o definitivo.

Además, este ejercicio se vincula con lo que Carl Rogers llamaba tendencia actualizante, es decir, la capacidad innata del ser humano para desarrollarse, crecer y cambiar hacia versiones más plenas de sí mismo. Imaginar cinco vidas no es una huida de la realidad, sino una forma de conectarnos con nuestro potencial latente.

Ahora, sabiendo que vida solo hay una, ¿qué nos limita a vivirla así como viviríamos cinco vidas? ¿Qué nos impide vivirla de manera más plena, intensa y consciente?

Es verdad que solo tenemos una oportunidad de vida, pero lo que hacemos con ella y cómo la vivimos nos ofrece múltiples posibilidades. Se puede cambiar de rumbo, empezar las veces que sean necesarias, hacer pausas, ir más rápido o más lento, o a nuestro ritmo.

A veces, lo que nos limita es el miedo al error, el mandato de la perfección o el juicio social. Desde la perspectiva de la psicología existencial, autores como Irvin Yalom plantean que la libertad de elegir implica también la angustia de la responsabilidad: si puedo elegir entre varios caminos, ¿cómo sé cuál es el correcto? Esta angustia puede inmovilizarnos, pero también puede liberarnos si la aceptamos como parte de nuestra condición humana.

Ya que la vida no viene con manual de instrucciones, podemos reinventar las reglas las veces que sean necesarias. Por lo tanto, en una sola vida podemos viajar, modificar nuestro estilo de vida, intentar nuevas cosas, cambiar de profesión, de entorno, de mirada. Siempre está la posibilidad. Como diría Rollo May, la creatividad no es un lujo, sino una necesidad vital. Crear es afirmar nuestra existencia.

Al final, el límite somos nosotros mismos. Es verdad que no todos tenemos las mismas posibilidades ni los mismos privilegios. Sin embargo, dentro de nuestras circunstancias, muchas veces más estrechas de lo que quisiéramos, todavía podemos crear algo con lo que tenemos y sacar lo mejor de nosotros. Siempre podemos abrir el campo de posibilidades, porque al final, nada está escrito sobre piedra. Incluso la propia identidad, como decía Erik Erikson, es una construcción en constante evolución. No nacemos con una única forma de ser, sino que vamos creando y recreando nuestro ser a lo largo del tiempo. Una sola vida puede contener muchas versiones de nosotros mismos.

Así que, si tuvieras cinco vidas… ¿y si ya las tienes, todas dentro de ti?

Et si tu avais 5 vies, que ferais-tu avec chacune d’elles ?

C’est une question que l’on pose parfois en séance de psychologie, notamment lorsque la personne traverse une période d’incertitude, de doute ou de remise en question. Elle nous permet d’envisager d’autres possibles, d’ouvrir le champ des perspectives. Elle nous invite à réfléchir à ce que nous voulons vraiment, à nos désirs profonds, à ce sur quoi nous voulons investir notre énergie, à ce qu’il faudrait peut-être changer ou, au contraire, préserver dans notre vie actuelle.

Lorsque j’ai posé cette question à mes patient·es, ainsi qu’à des personnes de mon entourage, j’ai reçu des réponses très riches, toutes aussi valides les unes que les autres. Si elles avaient l’opportunité de vivre cinq vies, elles se consacreraient à : voyager, faire de la musique, entreprendre, faire la fête. Elles oseraient d’autres styles de vie, briseraient les paradigmes et les rôles sociaux imposés. Elles vivraient pleinement, aimeraient et profiteraient avec plus d’intensité. Elles riraient davantage, deviendraient de meilleures personnes, en meilleure santé. Elles apprendraient de nouvelles choses et se permettraient de tirer des leçons de leurs erreurs.

Ce genre de question n’est pas qu’un simple fantasme. En réalité, elle a une fonction psychologique très puissante. Imaginer d’autres vies possibles mobilise une ressource créative qui, comme l’expliquait Donald Winnicott, nous relie à cet « espace transitionnel » entre réalité interne et réalité externe : un espace où le jeu, l’imaginaire et l’authenticité peuvent faire émerger de nouvelles façons d’exister. C’est précisément là que nous pouvons commencer à réinventer ce que nous croyions figé ou définitif.

Cet exercice fait également écho à ce que Carl Rogers appelait la tendance actualisante, c’est-à-dire la capacité innée de l’être humain à se développer, à croître et à évoluer vers des versions plus complètes et authentiques de lui-même. Imaginer cinq vies, ce n’est pas fuir la réalité, mais s’ouvrir à notre potentiel encore inexploré.

Mais maintenant que nous savons qu’il n’y a qu’une seule vie… qu’est-ce qui nous empêche de la vivre comme si nous en avions cinq ? Qu’est-ce qui freine une vie plus pleine, plus intense, plus consciente ? Il est vrai que nous n’avons qu’une seule chance. Mais ce que nous en faisons, et la manière dont nous la vivons, ouvre en réalité un champ immense de possibilités. On peut changer de cap, recommencer autant de fois que nécessaire, faire des pauses, accélérer ou ralentir… ou simplement suivre son propre rythme.

Parfois, ce qui nous limite, c’est la peur de l’erreur, l’exigence de perfection, ou le regard des autres. Du point de vue de la psychologie existentielle, des auteurs comme Irvin Yalom nous rappellent que la liberté de choisir va de pair avec l’angoisse de la responsabilité : si plusieurs chemins s’ouvrent à moi, comment savoir lequel est le bon ? Cette angoisse peut nous paralyser… mais elle peut aussi nous libérer, si nous l’acceptons comme faisant partie de notre condition humaine.

Puisque la vie ne vient pas avec un mode d’emploi, nous pouvons réécrire les règles autant de fois que nécessaire. Dans une seule et même vie, nous pouvons voyager, changer de style de vie, essayer de nouvelles choses, changer de métier, d’environnement, de regard. La possibilité est toujours là. Comme le disait Rollo May, la créativité n’est pas un luxe, mais une nécessité vitale. Créer, c’est affirmer notre existence.

Au fond, la seule limite… c’est nous-mêmes. Bien sûr, nous n’avons pas tous et toutes les mêmes opportunités, ni les mêmes privilèges. Mais même dans des circonstances parfois bien plus étroites qu’on ne le souhaiterait, il est possible de créer quelque chose à partir de ce que l’on a, et d’en tirer le meilleur. Il est toujours possible d’ouvrir le champ des possibles, car au final, rien n’est gravé dans la pierre.

Même notre identité, comme le disait Erik Erikson, est une construction en perpétuelle évolution. Nous ne naissons pas avec une seule façon d’être : nous devenons. Nous nous construisons, nous nous transformons au fil du temps. Une seule vie peut contenir de nombreuses versions de nous-mêmes.

Alors, si tu avais cinq vies…Et si tu les avais déjà, toutes en toi ?

What if you had 5 lives — what would you do with each one?

This is a question we sometimes ask in therapy sessions, especially when someone is going through a period of uncertainty, doubt, or self-questioning. It helps us envision other possibilities and broaden our perspective. It invites us to reflect on what we truly want, on our deepest desires, on where we want to invest our energy, and on what might need to change — or, on the contrary, be preserved — in our current life.

When I’ve asked this question to my patients, and to people around me, I’ve received a wealth of answers, all equally valid. If they had the chance to live five lives, they would travel, make music, start businesses, party. They would dare to live different lifestyles, break away from social roles and paradigms. They would live more fully, love and enjoy life more intensely. They would laugh more, become better versions of themselves, healthier even. They would learn new things and allow themselves to grow from their mistakes.

This kind of question isn’t just a fantasy. In fact, it has a powerful psychological function. Imagining other possible lives taps into a creative resource that, as Donald Winnicott explained, connects us to a “transitional space” between internal and external reality — a space where play, imagination, and authenticity can give rise to new ways of existing. That is precisely where we can begin to reinvent what once seemed fixed or final.

This exercise also echoes what Carl Rogers called the actualizing tendency — the innate human capacity to grow, to evolve, to become more complete and authentic versions of ourselves.

Imagining five lives isn’t about escaping reality — it’s about opening ourselves to our yet unexplored potential.

But now that we know we only have one life... what’s stopping us from living it as if we had five? What gets in the way of living more fully, more consciously, more intensely?

Yes, it’s true — we only get one shot. But what we do with it, and how we live it, actually opens up a vast field of possibilities. We can change direction, start over as many times as needed, take breaks, speed up or slow down… or simply follow our own rhythm.

Sometimes, what holds us back is the fear of making mistakes, the demand for perfection, or the judgment of others. From the perspective of existential psychology, authors like Irvin Yalom remind us that the freedom to choose goes hand in hand with the anxiety of responsibility: if several paths are available, how do I know which one is the right one?

That anxiety can paralyze us… but it can also set us free, if we accept it as part of the human condition.

Since life doesn’t come with a manual, we can rewrite the rules as many times as necessary. In a single lifetime, we can travel, change our lifestyle, try new things, change careers, change our surroundings, change our perspective. The possibility is always there.

As Rollo May once said, creativity is not a luxury, but a vital necessity. To create is to affirm our existence.

In the end, the only real limit… is ourselves. Of course, we don’t all have the same opportunities or privileges. But even within circumstances far more limited than we’d like, it’s possible to create something meaningful from what we have — and to make the most of it. The field of possibilities is never completely closed, because nothing is set in stone.

Even our identity, as Erik Erikson pointed out, is a construction in constant evolution. We are not born with a single way of being — we become. We build ourselves, transform ourselves over time.

A single life can hold many versions of ourselves.

So, if you had five lives...

What if you already carried all of them inside you?

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