La terapia como un proceso - La thérapie comme un processus
-texte en français en bas-
La terapia como un proceso en etapas: acompañando los ciclos de la vida
Cuando pensamos en la psicoterapia, a veces surge la idea de que se trata de un proceso lineal y único: acudimos en busca de ayuda, trabajamos nuestros conflictos y, al alcanzar ciertos objetivos, concluimos el tratamiento. Sin embargo, la realidad del acompañamiento psicológico es mucho más dinámica y cíclica. Ir a terapia no siempre es un acontecimiento aislado en la vida de una persona, sino más bien un proceso que puede desplegarse en diferentes momentos vitales, en varias etapas, a lo largo de nuestra existencia.
Así como cambiamos, crecemos y atravesamos distintas transiciones, nuestras necesidades emocionales y psicológicas también se transforman. Puede suceder que en un determinado momento acudamos a terapia para afrontar una crisis puntual —como una separación, un duelo o un cambio laboral— y, tras un proceso de elaboración, sintamos que hemos cerrado ese capítulo. La terapia, entonces, puede concluir de manera natural. Pero años más tarde, en otro contexto vital, podríamos descubrir nuevos desafíos: el nacimiento de un hijo, el estrés de la vida adulta, la enfermedad de un ser querido, el replanteamiento de nuestros proyectos personales.
Esta forma de entender la terapia como algo que puede retomarse no implica un "fracaso" ni una "recaída"; al contrario, es signo de madurez y de responsabilidad emocional. Como afirma Donald Winnicott, uno de los grandes referentes del psicoanálisis, el desarrollo emocional sano implica la capacidad de reconocer nuestras necesidades y de buscar apoyo adecuado cuando es necesario. La vida psíquica no es un trayecto recto y previsible; es un entramado de momentos de estabilidad y de crisis, de consolidación y de transformación.
La terapia por etapas: algunas imágenes para comprenderlo
Podríamos imaginar la terapia como una serie de "campamentos base" en el ascenso a una montaña: en determinados puntos necesitamos detenernos, descansar, evaluar el terreno y reorganizar nuestros recursos antes de seguir subiendo. Cada etapa puede implicar logros, aprendizajes, pero también nuevos retos que no eran visibles desde los niveles inferiores.
Otro modo de pensarlo es a través de la metáfora de "desbloquear niveles", similar a los videojuegos: a medida que vamos creciendo y resolviendo ciertos conflictos, nos enfrentamos a cuestiones más profundas o diferentes, que requieren herramientas nuevas. Lo que fue suficiente en un momento puede no serlo más adelante, y eso no significa retroceso, sino un avance hacia mayor complejidad y profundidad.
Daniel Stern, psicólogo y psicoanalista, planteaba en sus estudios sobre el desarrollo que la vida emocional se organiza en "momentos emergentes", es decir, en nuevas configuraciones que surgen a partir de experiencias anteriores, pero que también abren caminos inéditos. De modo similar, nuestro trabajo en terapia puede dar lugar a "momentos emergentes" que, con el tiempo, nos invitan a reabrir el espacio terapéutico desde perspectivas renovadas.
Algunos ejemplos comunes
Una persona acude a terapia en su adolescencia para trabajar conflictos de identidad y autoestima. Años más tarde, ya en la adultez temprana, regresa a terapia para abordar temas de pareja y construcción de un proyecto de vida.
Alguien hace un proceso breve tras una ruptura amorosa. Se siente fortalecido y continúa su vida. Una década después, frente al desafío de la paternidad, siente que necesita reexplorar su historia familiar y sus modelos de crianza.
Una mujer atraviesa un duelo complicado tras la muerte de su madre. Años después, al enfrentar una enfermedad propia, siente que nuevos aspectos de ese duelo se reactivan y decide retomar el trabajo terapéutico.
En todos estos casos, la terapia no es un parche momentáneo, sino un espacio de crecimiento que puede abrirse, cerrarse y volverse a abrir en función de la vida interna y externa del paciente.
Aceptar la ciclicidad de nuestro crecimiento
Aceptar que podemos necesitar ayuda en distintos momentos no nos hace más débiles; al contrario, nos convierte en personas más conscientes y responsables de nuestro bienestar. La idea de "alta terapéutica" no es una meta final y cerrada, sino un cierre de etapa que siempre puede dejar abierta la posibilidad de futuros encuentros.
Como bien dice Irvin Yalom, reconocido psiquiatra existencialista, el terapeuta idealiza más el proceso que el resultado. La verdadera curación, sugiere, radica en que el paciente pueda internalizar el proceso de reflexión, autocomprensión y crecimiento, sabiendo que puede volver a buscar acompañamiento cuando la vida lo requiera.
En definitiva, la terapia no es una intervención única, sino un compañero de camino que puede acompañarnos en distintas fases de nuestro recorrido vital, ayudándonos a descifrar los nuevos lenguajes que la vida nos presenta.
La thérapie comme un processus en étapes : accompagner les cycles de la vie
Lorsque nous pensons à la psychothérapie, l'idée d'un processus linéaire et unique surgit parfois : nous cherchons de l'aide, nous travaillons sur nos conflits, puis, une fois certains objectifs atteints, nous concluons le traitement. Pourtant, la réalité de l'accompagnement psychologique est beaucoup plus dynamique et cyclique. Aller en thérapie n'est pas toujours un événement isolé dans la vie d'une personne, mais plutôt un processus qui peut se déployer à différents moments de l'existence, en plusieurs étapes.
Tout comme nous changeons, grandissons et traversons diverses transitions, nos besoins émotionnels et psychologiques se transforment eux aussi. Il se peut qu'à un moment donné, nous consultions pour faire face à une crise ponctuelle — une séparation, un deuil, un changement professionnel — et qu’après un travail d'élaboration, nous sentions avoir refermé ce chapitre. La thérapie peut alors se conclure naturellement. Mais, quelques années plus tard, dans un autre contexte de vie, de nouveaux défis peuvent émerger : la naissance d'un enfant, le stress de la vie adulte, la maladie d'un proche, la remise en question de nos projets personnels.
Comprendre la thérapie comme un espace que l'on peut rouvrir ne signifie ni échec ni rechute ; c’est au contraire un signe de maturité et de responsabilité émotionnelle. Comme le souligne Donald Winnicott, grande figure de la psychanalyse, un développement émotionnel sain implique la capacité de reconnaître nos besoins et de solliciter l'aide adéquate lorsque cela est nécessaire. La vie psychique n'est pas un chemin rectiligne et prévisible ; elle est faite d'une alternance de moments de stabilité et de crise, de consolidation et de transformation.
La thérapie par étapes : quelques images pour mieux comprendre
Nous pourrions imaginer la thérapie comme une série de « camps de base » lors de l'ascension d'une montagne : à certains moments, nous devons nous arrêter, nous reposer, évaluer le terrain et réorganiser nos ressources avant de continuer à grimper. Chaque étape peut représenter des réussites, des apprentissages, mais aussi de nouveaux défis invisibles depuis les niveaux inférieurs.
Une autre manière de le voir est à travers la métaphore du « déblocage de niveaux », similaire aux jeux vidéo : au fur et à mesure que nous grandissons et que nous résolvons certains conflits, nous faisons face à des enjeux plus profonds ou différents, nécessitant de nouveaux outils. Ce qui suffisait à un moment donné peut ne plus suffire plus tard. Cela ne signifie pas un recul, mais une avancée vers plus de complexité et de profondeur.
Daniel Stern, psychologue et psychanalyste, expliquait dans ses études sur le développement que la vie émotionnelle s'organise en «moments émergents», c’est-à-dire en nouvelles configurations issues d’expériences passées, mais ouvrant aussi la voie à des chemins inédits. De manière semblable, notre travail thérapeutique peut donner lieu à des « moments émergents » qui, avec le temps, nous invitent à revisiter l'espace thérapeutique sous un angle renouvelé.
Quelques exemples concrets
Une personne consulte à l’adolescence pour travailler sur des problématiques d’identité et d’estime de soi. Des années plus tard, à l’âge adulte, elle retourne en thérapie pour aborder des questions de couple et de projet de vie.
Quelqu’un entreprend une thérapie brève après une rupture amoureuse. Se sentant renforcé, il continue sa vie. Dix ans plus tard, face aux défis de la parentalité, il ressent le besoin de réexplorer son histoire familiale et ses modèles éducatifs.
Une femme traverse un deuil difficile suite au décès de sa mère. Des années plus tard, confrontée à sa propre maladie, elle sent ressurgir de nouvelles dimensions de ce deuil et décide de reprendre un suivi thérapeutique.
Dans tous ces cas, la thérapie n’est pas un simple « pansement » temporaire, mais un espace de croissance qui peut s'ouvrir, se fermer et se rouvrir selon la vie intérieure et extérieure de la personne.
Accepter la cyclicité de notre croissance
Accepter que nous puissions avoir besoin d'aide à différents moments de notre vie ne fait pas de nous des personnes faibles ; bien au contraire, cela nous rend plus conscients et responsables de notre bien-être. L'idée de « fin thérapeutique » n’est pas une destination définitive, mais plutôt la clôture d’une étape, laissant toujours la porte ouverte à de futures retrouvailles.
Comme l’affirme Irvin Yalom, psychiatre existentialiste reconnu, le thérapeute idéalise davantage le processus que le résultat. La véritable guérison, selon lui, réside dans la capacité du patient à intégrer le processus de réflexion, d’auto-compréhension et de croissance, tout en sachant qu’il pourra toujours revenir chercher du soutien si la vie l’exige.
En définitive, la thérapie n'est pas une intervention unique, mais un compagnon de route qui peut nous accompagner à travers les différentes phases de notre parcours de vie, en nous aidant à décoder les nouveaux langages que la vie nous propose.